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- Ne vous excusez pas surtout !

Kylan ne prit même pas la peine de lui répondre. C'était la quatrième personne qu'il percutait accidentellement, et il en avait plus que assez. Roulant des yeux, il passa son chemin, alors que la femme qu'il venait de bousculer se plaignait d'avoir lâché l'un de ses sacs par sa faute. Elle n'avait qu'à faire plus attention, basta. Pourquoi ça serait lui la cause, vu le monde qui se battait presque dans les magasins pour avoir le dernier chemisier à la mode hors de prix, à offrir à leur proche pour les fêtes de fin d'année. C'était incroyable comme les gens étaient susceptibles en ce moment. Toujours là à crier sur les autres, les tenant pour responsable la tâche qui trônait sur leur dernier manteau prada. Les taxis étaient pris d'assaut par des dizaines de personnes qui faisaient presque la queue, quand elles n'arrivaient pas à voler la place de quelqu'un d'autre bien évidement. Les chauffeurs devaient avoir beaucoup d'argent maintenant, ils devaient ce dire " c'est bientôt Noël, yes ! ". Les autres personnes se disaient plutôt " Noël... génial... ". Et c'était exactement ce que pensait le jeune homme. Non qu'il n'aime pas cette fête, c'est une bonne occasion de tous se retrouver pour faire la fête, mais c'est ce brouhaha monstre qu'il ne supporte pas. Surtout qu'il déteste les klaxons à répétition, là il était servis. C'était même parfois son réveil matin. Quoi de mieux pour commencer une belle journée, n'est-ce pas ?
Kylan évitait du mieux qu'il pouvait les gens qui venaient face à lui, il n'avait aucunement envie de se faire encore une fois crier dessus pour rien. Il serrait son sac en bandoulière contre lui, se disant que les pick pocket devaient se régaler en ce moment. C'est facile de voler quelque chose, après tout. Avec cette agitation, les gens fortunés faisaient de moins en moins attention à leur porte-feuille, et c'est en rentrant chez eux qu'ils se rendent compte que leur carte de crédit, leur argent, avaient disparu. Et là, même pas la peine d'essayer de prévenir la police, parce que au mieux, vous êtes chanceux et vous tombez sur un homme qui daigne faire attention à vos braillements, soit le sort s'acharne contre vous et vous tombez sur un vieux ronchon qui en a marre de son boulot et qui n'attends sa retraite que pour cesser de voir les gens se plaindre pour un oui ou pour un non. Dans tout les cas, c'est rare qu'on retrouve votre bien.
Le jeune homme aperçut bientôt l'enseigne d'un de ses lieux favoris : le Starbuck. Un léger sourire de soulagement traversa ses traits, et se frayant un chemin entre les passants, atteignit bientôt en un seul morceau l'entrée l'établissement. Il tâta rapidement son sac, vérifiant que tout était parfaitement à sa place, et sachant à présent avec soulagement que tout était normal, poussa la lourde porte. Une douce odeur de café vint alors lui chatouiller les narines, et la chaleur l'engloba rapidement de toute part. Il poussa un soupire, la tension descendant petit à petit, puis retira ses gants pour les fourrer dans ses poches. Il avança d'un pas nonchalant, quelques regards le suivant par simple curiosité avant de retomber dans l'article de journal qu'ils étaient en train de lire, ou retournait à leur discussion. Kylan alla vers le comptoir et commanda un café. Le propriétaire lui adressa un léger sourire, avant de rejeter son torchon humide sur l'épaule et de préparer la commande. Pendant ce temps, le jeune homme balaya la pièce des yeux, à la recherche d'une personne familière, mais il ne vit personnes, sauf quelque personne de l'établissement scolaire qui le fixaient, l'air légèrement mauvais. Fronçant les sourcils, il se détourna et suivit les gestes de l'homme qui le servait. Kylan n'avait aucune envie d'être la bête de foire, celui qui a trompé sa copine sans retenu, mais entre avoir ce sentiment là et se faire percuter de toute part dans le froid, il préférait être ici. Il attrapa sa commande qui était à présent prête, tendit un billet de cinq dollar au propriétaire et attrapa les quelques pièces qui représentaient sa monnaie. Il prit ensuite sa tasse de café dans ses mains et alla s'installa à une table un peu à l'écart. Il s'assit confortablement, enleva son manteau et posa son sac sur la chaise inoccupé à côté de lui. Il prit ensuite sa cuillère et la tourna lentement dans la tasse, se perdant dans la contemplation du liquide brunâtre qui tournait en rond inlassablement. Il laissait également son esprit vagabonder comme bon lui semblait, bien qu'il évitait soigneusement la case " souvenirs douloureux ". Il ne se rendit pas tout de suite compte que quelqu'un venait vers lui.

Obsession.



En ces fêtes de fin d'année et Noël qui approchait, l'agitation avait doublé dans les rues de New York. En sortant de chez elle, Melody se rendit compte de la foule. Une masse noire allait et venait dans les grandes rues de New York, là où les magasins les plus luxueux étaient situés. Melody aimait beaucoup cette période de fête, où elle retrouve tout les ans sa famille, tous réunis. Elle avait déjà acheté ses cadeaux, et s'y était justement pris à l'avance, pour ne pas avoir à affronter la cohue qu'elle voyait à présent. Avec le froid, la neige et le stress des fêtes qui approche, les gens deviennent de plus en plus susceptibles, et ont les nerfs à fleur de peau. Pour se détendre, Melody décida de se rendre au Starbuck Coffee. L'ambiance et la chaleur qui y régnait faisait que Melody adorait cet endroit. Elle retrouvait toujours des gens, des habitués. Elle prit son sac, s'emmitoufla dans son écharpe et sortit affronter l'air frais. Elle mit vingt minutes à atteindre le Starbuck, alors que d'habitude elle en mettait dix. Preuve que les gens affluaient en grand nombre dans les rues. Les gens se plaignaient du froid, des gens, de la neige, des bousculades... Et la jeune fille ne comprenait jamais ces états d'esprits. Noël était censé être une période de fête, non?! Melody poussait la porte du Starbuck, et la chaleur de l'endroit l'envahissait d'un coup. Elle regarda si elle voyait quelqu'un qu'elle connaissait; et repéra Kylan, à une table, pensif, en train de remuer son café. Elle ne se fit pas remarquer tout de suite, le temps d'aller chercher un café au comptoir. Elle payait le serveur, le remercia, puis se retourna et alla en direction de la table de Kylan. Elle se glissa doucement sur la chaise en face de lui, affichant un sourire, contente de le voir.

- Coucou ..

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Des murmures naissaient autour de lui, cachés derrière des discussions plus ou moins animées et la musique qui sortait des enceintes accrochées aux différents murs. Avec ce calme, on avait du mal à envisager qu'il y avait une rivière de New-Yorkais qui s'écoulait dans les rues, emportant tout sur son passage. Des soupirs exaspérés, des hurlements de colères, bref, tout ces signes qu'une vie plutôt mouvementée continuait dehors étaient hors de portée. Kylan aimait cette atmosphère de calme et de paix, dégustant un café bien chaud comme il les aime, à n'avoir d'autre préoccupations que de faire attention à ne pas se brûler la langue ou les lèvres. Tout ses soucis disparaissaient, emporté par la vapeur alléchante du café qui tournait dans sa tasse au rythme de sa cuillère. Ces petits moments de solitude étaient agréable, quand on a trop de choses dans la tête, trop de problèmes social, financier ou sentimental. Le dernier point, il le connaissait plus que bien, vu qu'il était en plein dedans. Fronçant les sourcils, il secoua la tête pour faire cesser l'avancement des mauvais souvenirs dans sa mémoire. Il n'avait aucune envie que sa culpabilité le suive jusqu'ici, déjà qu'il l'avait sur le dos depuis plusieurs mois. Il n'avait aucune envie de déprimé dans cet endroit, il le faisait tellement souvent dans sa chambre, quand il regardait les albums qui trônaient sur son étagère. Lui qui n'était pas du genre à faire des albums pour tout et n'importe quoi, bizarrement, peu de temps avant sa rupture, il s'était sentit comme obligé de le faire. Et il s'était sentit fière de l'avoir terminé. Quand il en avait besoin, il les ressortait et les feuilletait, un léger sourire aux lèvres quand il voyait des photos où ils faisaient tout deux des têtes étranges, avec ses amis aussi. Enfin, ceux qui ne le prennent pas pour un salaud qui a brisé le coeur d'une fille géniale sont rare à présent. Par exemple, il avait Camille. Malgré cette histoire, elle ne l'a pas jugé, et l'avait même soutenu. Pareil pour Apple, sa confidente de toujours. Si il n'avait pas eux ces deux amies, il ne sait pas si il serait encore à New York en ce moment, il serait peut-être retourné vers San Francisco. Et encore, il n'en était même pas tout à fait certain, car il se sentait obligé de rester, pour sa petite amie actuelle. Mais aussi pour une autre raison, beaucoup moins facile à dire à voix haute.
Kylan entendit vaguement la porte s'ouvrir et se refermer, sentant à peine le souffle glacial venir lui mordre les cuisses et les mollets. Il était totalement plongé dans ses pensées, contemplant d'un regard limite vide le café qui tournait inlassablement dans la tasse. Il ne remarqua même pas que quelques instants plus tard, des pas se dirigeaient vers lui. Il était loin de se douter de l'identité de la personne qui s'approchait de lui, et d'ailleurs il ne savait pas que c'était pour lui que cette personne se déplaçait dans sa direction. C'est quand il entendit la chaise inoccupée glisser sur le sol qu'il sursauta et releva la tête. Son coeur eut un raté, tandis que Melody s'asseyait sur la chaise, un sourire aux lèvres. Il ne put s'empêcher de sourire à son tour, comme il le faisait habituellement.

- Coucou toi, ça va ?

Il se pencha machinalement en avant pour déposer un léger baiser sur les lèvres de la jeune fille, bien qu'il sentait depuis quelques temps que ça n'avait plus le même goût qu'autrefois.

Obsession.



Tandis que Melody s'asseyait sur la chaise, Kylan releva la tête. Avant qu'il ne lui sourit à son tour, elle voyait bien qu'il était en pleine réflexion, et que quelque chose n'allait pas. Elle le connaissait assez, en tout cas, pour percevoir ça. Cela faisait quelques jours d'ailleurs.. Ou peut être plus. Depuis cette soirée, cette dispute avec Maëlys, Melody sentait une sorte de gêne entre eux trois. Elle était assez mal vis à vis de Maëlys, lui 'piquer' son petit ami, alors que c'est sa meilleure amie.. Melody en a conscience, totalement. Mais après tout, si Kylan ne voulait pas d'elle, il aurait fallu repousser Melody lors de cette soirée, et l'affaire était close. C'est là, le soucis. C'est que personne ne sait où il en est dans cette histoire. Melody aime Kylan, ça, il n'y a pas de doutes. Après, si c'est réciproque ou si il y a aussi une part envers Maëlys, ça, elle n'en sait rien. Dès le début, Melody essayait de remettre les choses au clair, du moins avec Maëlys. Elle essayait d'arranger les choses entre elles, mais l'attitude de son 'amie', ne facilitait pas les choses. Après tout, c'est compréhensible, et Melody le sait. Elle s'est convaincu qu'un jour, elle remettrait tout au clair, entre eux trois. Mais elle redoutait ce moment; elle ne voulait en aucun cas perdre les deux, et avait peur que ça soit l'issue de cette remise au clair.
Kylan se pencha vers la jeune fille, et l'embrassa légèrement. Les reflexions de Melody se justifiaient.. Elle lui sourit doucement avant de répondre:

- Ca peut aller.. Et toi ?

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Kylan n'entendit même pas quelqu'un venir dans sa direction, il était trop occupé à démêler le fil de ses idées, à essayer de repousser les souvenirs douloureux tout au fond de son crâne pour éviter que son malaise depuis plusieurs mois ne revienne l'envahir ici. Il se contentait, comme simple distraction, de regarder le café tourner lentement au rythme de la cuillère. C'était reposant, comme distraction, mais il savait qu'il serait bien obligé de boire ce café un jour ou l'autre. Il se décida donc de retirer la cuillère pour vérifier que le café n'était plus brûlant, lorsqu'il entendit la chaise inoccupé à sa table se tirer. Il sursauta et releva précipitamment la tête, pour voir Melody prendre place à ses côtés, un léger sourire aux lèvres. Son coeur fit un bond dans sa poitrine, alors qu'il ne put s'empêcher de sourire à son tour. Comment ne pas sourire avec elle ? Kylan lui laissa le temps de s'installer confortablement, puis il se pencha vers elle pour l'embrasser. Un léger baiser, mais qui se voulait sincère. Il se remit ensuite à sa place, alors qu'il lui demanda si elle allait bien. Elle lui répondit positivement, même si sa réponse n'allait pas tellement avec le visage qu'elle affichait. Et le jeune homme se sentit coupable. Il avait conscience qu'il la faisait souffrir, mais il n'y pouvait rien. Il ne savait plus où il en était. Il l'aimait bien sûr, mais il savait qu'une grande part de lui appartenait toujours à Maëlys. Il ne pouvait le nier à lui-même, comme le niait depuis plusieurs semaines à sa petite amie. Elle devait le sentir, au plus profond d'elle-même. Elle devait se demander quand est-ce qu'il la plaquerait pour aller avec son ex, si elle aura le temps de fêter Noël, Nouvel An ou encore la Saint Valentin avec lui. Et il ne pouvait répondre à cette question. Il ne le savait pas lui-même. Il ne voulait blesser personne, mais c'était bien dur pour un seul homme d'être partagé dans ses sentiments comme il l'était. Il avait trahit Maëlys, il blessait Melody. Cette situation était insupportable pour lui. Le pire, c'est sans doute de voir ces deux meilleures amies se déchirer comme elles le faisaient, juste à cause de lui. Melody essayait bien de réparer les dégâts causés lors de cette fête, mais l'ex de Kylan ne semblait pas de son avis. Dans un sens, il la comprenait. Comment pardonner à quelqu'un qui vous a fait du mal ? Mais il se demandait tout de même pourquoi elle acceptait de passer du temps avec lui, de lui parler, comme si de rien n'était ? Enfin... leurs conversations étaient toujours très tendues, mais elle ne l'avait pas encore massacré, pourtant avec la haine qu'elle devait ressentir pour lui, il devrait déjà être à six pieds sous terre. Il ne trouvait pas ça très normal. Mais bon, il n'allait pas s'en plaindre plus que ça, n'est-ce pas.
Melody lui renvoya la question, et Kylan sortit enfin la cuillère de sa tasse pour la porter à ses lèvres et voir si le café était aussi brûlant qu'il y paressait. Et effectivement, il se brûla légèrement la langue. Grimaçant, il reposa très vite sa cuillère sur la table, se disant qu'il ferait peut-être mieux d'attendre un peu. Il reposa ensuite son regard vers sa petite amie.

- Ca va, mis à part le fait que les New-Yorkais sont vraiment énervant à cette période de l'année, tout va bien. Mais toi, pourquoi as-tu dit " ça peut aller " ?

Il posa ses mains bien a plat sur ses cuisses, alors qu'il attendait la réponse de la brunette. mais quelque chose lui disait qu'il aurait mieux fait de se taire. Parano ? Peut-être, mais en tout cas il n'avait aucune envie de se disputer encore une fois avec elle. D'accord, c'est normal dans tout les couples qu'un moment ils se tapent limite dessus, mais avec le couple Kylan et Melody, c'était toujours le même sujet de dispute qui revenait presque à chaque fois: Maëlys.